La représentation graphique du sexe n’est pas chose nouvelle
Écrit entre le VIème et VIIème siècle, Le kamasoutra, est encore aujourd’hui un ouvrage de référence sur la sexualité. Cependant le XXème siècle a connu une révolution à ce niveau due aux avancées techniques notamment en matière de vidéo. Le documentaire d’Henri Gigoux « un siècle de plaisir » montre bien cette évolution jusqu’à la fin du XXème siècle. Dans les années 2000 Internet a bouleversé la sexualité de nombreuses personnes. Ces changements ont provoqué l’explosion d’une addiction : celle au porno, Une des conséquences de cette addiction, bien souvent masculine, est l’impuissance lors d’une sexualité classique, qui semble bien souvent insipide,
L’accès quasi illimité a porté de tous d’une réalité distordue
Le porno qui se vendait d’abord sous le manteau puis s’achetait plus ou moins honteusement chez un marchand de journaux ne nécessite plus aujourd’hui de se déplacer. Il n’y a plus de barrière pour accéder immédiatement à une quantité presque infinie de contenu. Il suffit de faire une recherche sur internet pour avoir accès, souvent gratuitement, à un contenu dont la variété peut satisfaire tous les fantasmes. Chez les personnes addict la recherche de nouvelles vidéos, de plus en plus chronophage, amplifie et entretient cette dépendance. Les vidéos représentant une sexualité « simple » ne suffisent rapidement plus à satisfaire l’appétence grandissante de ces hommes, Il en faut toujours plus pour atteindre l’érection et revenir à la vie réelle peut vite s’avérer difficile faisant naître l’impuissance.
Le porno qui était avant assez clairement divergent dans sa représentation de la sexualité dite « classique », a vu par le biais d’internet, l’explosion du nombre de vidéos amateurs ou dites amateurs. Les hommes addicts ont l’impression que leur sexualité réelle est inintéressante et se réfugient dans ce monde virtuel. Difficile alors d’avoir une érection sans ces stimulis.
Une drogue comme une autre
Comme toutes les drogues, l’addiction à la pornographie finit par produire l’effet inverse de celui initialement recherché : l’impuissance. L’excitation rapide et facile des débuts est rapidement remplacée par une quête sans fin de « dealers » de film x et de nouveau contenu. Ce qui permettait de pimenter sa sexualité au début devient un poison qui éteint petit à petit la capacité à avoir une érection hors du cadre de ces représentations « virtuelles », Le porno n’est plus complémentaire mais devient exclusif.
À l’instar des autres drogue, l’accoutumance augmente le seuil de sensibilité au produit qui est ici la sexualité, au travers du porno. Obtenir un effet, ici une érection, nécessite de plus en plus de « produit », ce qu’une sexualité ordinaire avec un seul partenaire ne parvient plus à combler et donc à exciter. C’est le début de l’impuissance
Dans notre société du « temps libre » le porno est une réponse à l’ennui, Cependant lorsque ce dernier prend trop d’espace dans la sexualité d’une personne, C’est bien souvent l’impuissance qui montre le bout de son nez. Comme dit le dicton « usus, fructus, non abusus » !